Chômage : France Travail échappe à la suppression de 500 postes
Dans son courrier aux Socialistes, François Bayrou a annoncé que la mesure, inscrite dans le projet de budget 2025, était annulée. Un bol d’air pour l’ex-Pôle emploi au moment où la réforme du service public de l’emploi entame sa généralisation.
L’année 2025 commence bien, ou plutôt moins mal qu’attendu pour France Travail. Dans son courrier aux présidents des groupes socialistes à l’Assemblée et au Sénat, François Bayrou a annoncé que la suppression des 500 postes à temps plein prévue au sein de l’opérateur était annulée. Elle sera de facto retirée de la partie dépenses du projet de loi de finances pour 2025, dont l’examen a redémarré au Sénat. La mesure avait été inscrite dans la version initiale du projet de loi de finances pour 2025 déposée par le gouvernement Barnier. Elle avait été adoucie puisque l’équipe alors en place voulait supprimer 1.100 postes initialement, sur les 53.300 postes à temps plein de l’ex-Pôle emploi. Le maintien, in fine, des effectifs est l’une des mesures de compromis que le nouveau Premier ministre a acceptées à l’issue de plusieurs semaines de discussions avec le PS avec, en ligne de mire, un accord de non-censure sur les budgets.
Opération vérité sans précédent
La décision de François Bayrou intervient à un moment crucial pour France Travail, puisque la généralisation de la réforme éponyme du service public de l’emploi a démarré le 1er janvier. Conçue comme une opération vérité sans précédent sur la réalité du chômage, elle consiste à intensifier l’aide aux chômeurs qui en ont le plus besoin en coordonnant les (très) nombreux intervenants de l’insertion professionnelle.
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Le point majeur tient à l’inscription automatique de 1,2 million de bénéficiaires du RSA et de jeunes hors des radars du chômage, lequel a repris des couleurs avec l’atonie de l’activité. Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité inscrits à France Travail a augmenté de 45.000 en novembre, et de 142.000 en trois mois. Le maintien des 500 postes ne sera pas de trop pour absorber la réforme, même si cela ne sera pas de la seule responsabilité de l’opérateur. « Nous avons toujours dit qu’elle se ferait de manière progressive. Maintenant, en fonction des moyens, la prise en charge des demandeurs d’emploi peut aller plus ou moins vite », a déclaré son directeur général Thibaut Guilluy début janvier dans une interview aux « Echos ».
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Cette prise en charge renforcée n’ira donc pas moins vite, d’autant qu’un plan de réorganisation interne est censé permettre de redéployer un millier de conseillers en plus, avait-il ajouté.