Notre déclaration sur la réforme de l’assurance chômage – CSE du 27 Mars 25
Déclaration de la FSU Emploi Hauts-de-France sur l’Impact Social de la Réforme de l’Assurance Chômage 2025
La FSU Emploi Hauts de France tient à exprimer ses plus vives inquiétudes quant aux conséquences sociales de la réforme de l’assurance chômage 2025. Sous couvert de rationalisation et d’adaptation aux réalités du marché du travail, cette réforme introduit des mesures qui risquent d’aggraver la précarité des demandeurs d’emploi et d’accroître la charge de travail des agents chargés de leur accompagnement.
Une réforme pénalisante pour les demandeurs d’emploi
Les nouvelles modalités de versement des allocations, notamment la mensualisation à 30 jours fixes et l’application de la dégressivité dès le 7ᵉ mois pour les moins de 55 ans, vont impacter directement les plus vulnérables. Ces changements fragilisent les demandeurs d’emploi en réduisant leurs droits et en complexifiant les règles d’indemnisation et de gestion du paiement de l’allocation mensuelle en présence d’évènements.
L’exclusion des droits à l’ARE après deux refus de CDI dans un délai de 12 mois contraindra de nombreux travailleurs à accepter des emplois précaires ou mal rémunérés, sous peine de se retrouver sans ressources.
L’application du délai de déchéance pour les droits ARE en cours raccourciront de fait, la durée de validité potentielle de ces mêmes droits.
La réforme renforce également le contrôle sur la résidence des allocataires, imposant un séjour minimum de six mois sur le territoire national pour conserver ses droits. Cette mesure risque d’exclure certains publics, notamment les travailleurs frontaliers ou expatriés en recherche d’emploi.
Une charge accrue pour les conseillers emploi et GDD
Si la réforme modifie en profondeur l’accès aux droits, elle ne s’accompagne pas des moyens nécessaires à son application. Les conseillers emploi/formation et les conseillers GDD devront assimiler rapidement des règles plus complexes tout en accompagnant un public confronté à des restrictions accrues.
Nous demandons des garanties sur les moyens qui seront déployés pour permettre une appropriation efficace de ces nouvelles règles :
- Un plan de formation structuré, accessible à tous les conseillers concernés, avec un suivi post-formation pour identifier les difficultés.
- Des outils adaptés (simulateurs, guides, supports numériques) pour limiter les erreurs d’application des nouvelles règles et fluidifier l’instruction des dossiers.
- Des effectifs suffisants pour absorber la charge de travail supplémentaire générée par les nouvelles modalités d’indemnisation et les contrôles renforcés.
- Un risque accru de précarisation. Cette réforme s’inscrit dans une logique d’économie budgétaire au détriment de la protection des travailleurs privés d’emploi. En allongeant la durée de cotisation requise pour les saisonniers, en limitant les droits des créateurs d’entreprise et en restreignant l’accès à certaines allocations, elle met en péril la sécurité financière de milliers de personnes en transition professionnelle.
La FSU Emploi HdF réaffirme son opposition à ces mesures et demande un véritable dialogue social pour garantir un système d’assurance chômage plus juste et protecteur. Nous appelons également la direction à prendre ses responsabilités en garantissant à ses agents les moyens nécessaires pour accompagner les demandeurs d’emploi dans des conditions dignes et efficaces.
La précarisation des demandeurs d’emploi n’est pas une politique de l’emploi acceptable. Nous demandons des engagements concrets pour un accompagnement renforcé, des droits préservés et des moyens accrus pour les agents en charge de cette réforme.